Cœur de terre
Cœur de terre

Cœur de terre

Gironde, ronde. Féconde et blonde comme les blés. Autour du soleil elle gravite à petite vitesse.

La majestueuse déesse, toute en liesse, fait don de sa gentillesse et n’a de cesse dans sa grande noblesse d’embrasser sa semence, petit bourgeon de vie tapi au fond de ses sillons.

Lourde, forte, elle porte, blotti en son sein, l’espoir qu’elle caresse de ses mains tandis que la joie parfume son sillage. Elle se délecte sur les chemins du lendemain ; elle y promène grâce, patience et bienfaisance.

D’intenses rivières d’amour arrosent alors ses courbes généreuses, offertes et nourricières où s’abreuve sa précieuse postérité…

Mais bientôt des coups ténus l’assaillent, de fêlures en petites meurtrissures, aux profondes blessures…

Des orages de sang, de sève et d’océan éclatent et se répandent en cascade, en torrents. La force des tourments et soulèvements la trouble profondément.

Et c’est alors que le fruit de ses entrailles pousse son premier cri ; la mère étourdie et ravie le chérit.

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