sur un banc
l’arrivée du printemps je respire
Ichibutsujitate
profondeur du bois –
laissant le banc aux fougères
ils vont enlacés
森深し羊歯茂る傍で抱き合えり 光晴
© Photo Rosita Garcia
Elle promène ses pieds sur le quai, le fleuve est si long
André, la soixantaine fringante, arpente tous les matins les rues de son quartier bien avant que ses voisins ne bougent le petit doigt ou le gros orteil. Il est le premier à humer l’air auroral, à poser un regard sur les alentours, à écouter le ronronnement de sa ville endormie. Témoin discret et silencieux, il aime titiller la pénombre fuyante, s’isoler pour mieux se recueillir. Ses jambes décident seules où le conduire, ses mains perdues dans ses poches le laissant libre de penser. Il avance sans but, le nez en avant.
Dessin : Paul Thery