sévices
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Mauvaise pioche

« Vous connaissez l’adage. Deux personnes peuvent garder un secret pourvu que l’une des deux soit morte. » En lisant ceci, Lucie ne put s’empêcher de frissonner. Ces mots sur le secret lui faisaient froid dans le dos. Ils évoquaient le silence et la mort qu’elle ne connaissait que trop bien. Comme à son habitude avec les formules qui l’intéressaient, elle découpa la citation de John Le Carré qu’elle plaça dans une petite boîte sur son guéridon. Elle se prépara ensuite une tasse de thé pour se réchauffer et se changer les idées. La pluie avait cessé. Elle aperçut par la fenêtre les enfants Cossecq rentrant de l’école et entendit au même moment le signal habituel donné par leur chien, Hector, qui aboyait en les voyant arriver. Tenant sa tasse entre les mains, elle se dit que le lendemain, elle s’occuperait du potager, ses semis de laitues et tomates n’attendant que d’être plantés. Pour l’heure, elle décida de visiter son territoire, son repère. Chaussée de bottes en caoutchouc et munie d’une vieille cage à oiseaux, elle comptait ramasser des escargots et s’en réjouissait à l’avance.

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